Bonsoir
Un p'tit avis de néophyte
tizizus a écrit :...En effet, à quoi bon se prendre la tête avec une règle compliquée qui prend en compte plein de facteurs pour établir une simulation, si on passe à côté de ce que faisaient réellement les troupes à l'époque.
Je suis d'accord (pourtant j'ai eu mon lot de règles simulationistes, ie des tonnes et des tonnes de modificateurs y compris les points d'actions pour penser ses prochaines actions, sur plusieures époques et sur des types de jeux différents)... trop de réalisme (dans la modélisation) peut, à terme, tuer le réalisme, quelque soit l'échelle de représentation .(aucune règle en cours de développement par un des posteur sur ce fil n'est visée par cette remarque

)
tizizus a écrit :D'où ma question, quelle était la distance réelle à laquelle les fantassins ouvraient le feu par salve sur ordre, et est-ce que cette distance était variable suivant la cible, les conditions météo, la nation, l'entraînement des tireurs...
Et surtout comment on concevait l'art tactique de la guerre à l'époque donnée (ie le "manuel"). C'est le point de départ... puis ensuite l'expérience, les conditions techniques, tactiques, psychologiques (ponctuelles ou propre aux "peuples)... Les Frictions quoi...
marievsky a écrit :Messieurs,
tirez les premiers ! Ok je

....
marievsky a écrit :Ce n'est pas une question de portée de tir, mais une question de moral et de cohésion des troupes.
En partie, je pense aussi que c'est exact mais savoir à quelle distance on peut "toucher" (ie une salve ou un volume de feu efficace) est une donnée que les officiers de l'époque devaient apprécier pour estimer, anticiper et Faire leur boulot

... c'est à dire retenir leur feu le plus longtemps possible pour "casser" l'adversaire et l'achever par une charge à la baionnette (et cela ne semblait pas du tout si facile que ça même pour des vétérans car tirer et, même plus, riposter sont des actes "positifs" qui demandent moins de volonté que de retenir et subir en attendant le bon moment) .
marievsky a écrit :Une troupe de jeunes engagés ne gardera pas son feu et tirera par peur de l'ennemi. Une troupe de vétérans qui a vu plus de 50 combats, va attendre l'ennemi et tirer au plus près.
Je suis d'accord mais pas systématiquement, les vétérans aussi peuvent craquer et tirer plus tôt. Beaucoup de facteurs rentrent en compte (cf les Frictions) et leur modélisation est difficile. On pourrait dire aussi que des bleus en comparaison à des vétérans seront plus entousiastes à aller combattre, jusqu'au premier feu, mais qu'ils se débanderont plus rapidement. (pour des bleus je pense que c'est surtout le premier feu subit ou la vision de l'ennemi qui avance sur soi qui sont certains des critères les plus importants... pourquoi tirer si l'ennemi ne présente pas une menace directe immédiate).
marievsky a écrit :L'effet du moral est très bien rendu dans le film " le dernier samouraï". Le premier combat contre les rebelles, dans les bois, montre les conscrits nippons chier dans leurs frocs alors que l'ennemi n'est pas encore visible, mais audible. Quand ils voient les silhouettes de l'ennemi, ils lachent leur feu et commencent à se débander. c'est très réaliste d'une mauvaise troupe qui n'a jamais vu le feu.
Oui pour tout ce que tu dis donc pour le constat général que tu fais...
et Non... car 1) Ils sont dans un bois... donc combat très rapproché (faible portée, peu de visibilité donc une perception différente de l'environement par rapport à un terrain dégagé)... quelque soit la qualité de la troupe y a toujours un risque que le moral casse.
2) les caractéristiques culturelles du Japon de l'époque jouent aussi leur part... importante dans l'aspect psychologique (moral pour le jeu) de cet exemple (société en changement, avec des références de castes encore profondes. Ces conscrits ne sont pas d'anciens samourais ou guerriers et l'image du guerrier respecté, craint et efficace est encore très tenace encore plus qu'en occident (c'est un peu comme si demain tu monte une unité de volontaires civils et que tu leur dis d'aller se battre contre la Legion Etrangère pour leur premier combat))
Comme exemple visuel on peut citer aussi certaines scenes du film "The Patriot" (Militiens ou continentaux contre réguliers britanniques où là encore la réputaion d'une troupe joue beaucoup) ou Glory... Mais bon attention aux représentations quelquelles soient (écrites, visuelles...) et aux perceptions qui en découlent... la machine à remonter dans le temps n'existe pas.
marievsky a écrit :Pour en revenir à l'Empire, prenons les Français. Dans les premiers temps, les troupes engageaient l'ennemi par le feu car c'étaient des vétérans et les conscrits étaient bien entourés par les "vieux".
Le feu erode, détruit l'ennemi mais le choc c'est la décision (Clausewitz sur la tactique)
marievsky a écrit : Après 1808, face aux Autrichiens, la donne a changé. Les conscrits sont majoritaires et Napo ne peut plus réaliser ce qu'il faisait avant avec sa troupe. Vers la fin de l'Empire, le soldat ne sait plus tirer ou même charger son arme et se contente de courir sur l'ennemi en colonne serrée.
Pas assez spécialiste pour confirmer ou infirmer... Tu affirmes que les Français avaient une infanterie de piètre qualité, mais qu'en est il des autres nations sur ce point ? Si les autres étaient au même niveau alors les explications seraient à chercher ailleurs non ?
marievsky a écrit :Pour en revenir au tir à la poudre noire, tirez 2 fois et vous verrez dans quel nuage de fumée vous êtes! Si le vent souffle, la fumée se dissipe vite, mais s'il n'y a pas assez de vent, vous restez dans une fumée dingue et vous perdez vos repères. De plus la fumée est dense et très irritante pour les voies respiratoires.
Sans compter l'arme qui chauffe.
marievsky a écrit :Pour finir, il suffit de regarder le pourcentage de touchés sur le nombre de balles tirées en se mettant dans la configuration de l'époque. On n'attend pas que la fumée se dissipe, on continue le feu. Entre 1% et 6% suivant la portée. C'est inefficace!
Euh ouais... C'est un peu tranché comme jugement... C'est plutôt la perception des participants à l'engagement qui fait la différence et la capacité à coordonner des actions efficaces dans le tumulte du combat entre autre.
Si une unité reçoit des tirs, elle peut subir proportionnellement peu de pertes mais percevoir l'unité ennemie (même si celle ci est en infériorité numérique) comme infiniment plus dangereuse (à tort ou à raison) en raison uniquement de son volume de feu (balles qui sifflent, fumée, cris, bruits...) et craquer ou du moins perdre comme tu dis de sa cohésion, être entamée au point d'être plus facilement "finie" à la baionnette ou tout simplement d'en avoir assez pris dans la gueule ou assez fait et se retirer.
D'autre part, il semble tres difficile de faire repartir (c'est à dire revenir à la vitesse de mouvement précédent l'arrêt) une unité qui a stoppée et commencée à faire feu. La portée a quand même son importance. Si par exemple une unité ouvre le feu à 100m, l'adversaire risque surement de stopper et de risposter "naturellement", "instinctivement", "positivement". Après il peut rester là et s'engager dans un duel jusqu'à plus de munitions et presque surement peu de pertes proportionnellement à la distance d'engagement ; ou reprendre son avance de manière plus lente en continuant à tirer jusqu'à stopper net à 75 m par exemple et épuiser son stock de munitions sans qu'il soit possible à ses officiers de lui faire reprendre son élan pour le choc décisif.
(En tout cas c'est semble t'il un scenario très courant durant la guerre civile américaine.)
Et sans compter, sous l'Empire, tout ce qui concerne les évolutions, manoeuvres, changement de formations... Les spécialistes içi présents développeront beaucoup mieux que moi cela...
A mon avis on perçoit souvent le champs de bataille napoléonien comme "rigide", ordonné avec de belles colonnes, de belles lignes de beaux carrés, alors que dès l'engagement commencé il devait quand même y avoir un sacré bordel y compris dans les formations
Bonne nuit
« Une Nation qui fait une grande distinction entre ses érudits et ses guerriers verra ses réflexions faîtes par des lâches et ses combats menés par des imbéciles. »
Roi de Sparte, cité par Thucydide