
Siaba a l'enthousiasme et la susceptibilité des nouveaux convertis. Les media et l'industrie cinématographique offrent des sujet d'insatisfaction tous les jours, parce que la caricature est plus facile que l'analyse, et que les scénaristes sont toujours à la recherche de "méchants" bizarres, pour donner bonne conscience au spectateur.
Notre loisir est lui-même générateur de clichés : regardez le nombre de jeux de zombies, ou mieux encore de zombies nazis qui sortent. N'est-ce pas une manière de se donner bonne conscience, en inventant un symbole de mal n'appartenant plus vraiment à l'humanité? Tout comme les aliens représentaient la menace communiste, les zombies d'aujourd'hui font écho aux terroristes islamistes, que l'on préfère imaginer lobotomisés et inhumains.
Face à ce déferlement d'images et de sens qui ne reflètent pas la complexité de la réalité, on pourrait passer sa vie à réagir et à gueuler. Je fais de l'analyse media, et s'il fallait que je compte tout ce que je vois de facile, stupide ou bien monstrueux, je n'aurais plus le temps de lire.
Donc ma stratégie est d'ignorer ce qui ne me plait pas, et de faire partager ce que je trouve bien. Je trouve qu'on vit mieux comme cela. Et il suffit d'un bon film de temps en temps...
Cette année, il y a eu "The reader", "Le lecteur", qui pose un regard extrêmement fin sur les bourreaux ordinaires, la culpabilité, la responsabilité, la réflexion des Allemands sur leur passé, et même l'amour. Et vous ne l'avez pas encore vu en Europe, le monument "Nankin, Nankin", sur les terribles massacres de 1937, qui est l'un des plus forts films de guerre jamais sorti.
Pour revenir au sujet, un ami m'a dit incidemment hier, avant que je ne tombe sur le post rageur de Siaba, que Demain dès l'aube n'était pas mauvais
