Bernard a écrit :
J'ai mis un officier à pied (?).
Je me demande si tous les officiers n'étaient pas réglementairement montés.
Pour distinguer les officiers montés des autres il faut regarder quelles bottes ils chaussent.
Le règlement du 1er vendémiaire An XII (1er septembre 1803) concernant l'uniforme des officiers d'artillerie et du génie dispose qu'en grande tenue ils portent les bottes à l'écuyère et en petite tenue les bottes à retroussis rabattus jaune. Si les premières sont plus adaptées à la monte car elles protègent la culotte, les secondes sont plus aisées pour marcher. Ainsi on peut penser que les officiers servent indifféremment à cheval ou à pied.
Toutefois le même texte précise concernant l'équipement du cheval : La selle sera à la française en veau laqué. La housse et les chaperons en drap bleu national seront bordés d'un galon d'or de la largeur de cinq centimètres cinq millimètres pour les officiers supérieurs, quatre centimètres cinq millimètres pour les capitaines et trois centimètres huit millimètres pour les lieutenants.
Il est donc clair que tous les officiers d'artillerie quel que soit leur grade ou leur rang sont normalement montés. Ceci s'impose pour le bien du service mais aussi parce qu’ils ont rang sur les officiers du train d'artillerie* qui tous sont montés et qu'il est plus simple de commander ainsi à d'autres cavaliers.
En plus des bottes à l’écuyère et des bottes à revers, on rencontre parfois des bottes dites à la Souvarov semblables aux bottes de cavaliers légers mais un peu plus hautes et ouvrant à cœur. Elles semblent davantage emprunter à l'artillerie à cheval. Il faut alors comprendre que les changements d'affectation des officiers d'artillerie les conduisent à passer de l'une à l'autre de ses deux subdivisions de l'arme savante et qu'au-delà d'une affaire de goût personnel la solde ne permet pas toujours de faire refaire immédiatement des bottes à l'ordonnance. Ainsi en campagne comme au quartier l'officier continuera à chausser ses vieilles bottes, qui depuis longtemps se sont faites à son pied, réservant les nouvelles aux jours de revue.
Dans les faits on trouve en matière de bottes une grande variété de modèles qui s'éloignent d'autant plus du règlement que l'Empereur est loin et que la ressource locale est rare. Et je ne vous parle pas même des armées d'Espagne où règne la plus grande fantaisie.
* comme en dispose l'article VII de l'arrêté du 13 nivose An VIII (3 janvier 1800) relatif à la réorganisation du train d'artillerie
Sources:
Officiers & soldats de l'artillerie Ludovic Letrun et Jean-Marie Mongin chez Histoire & Collections
Soldats Hors série n°1 Les artilleurs à pied et leurs matériels Editions Heimdal
L'armée napoléonienne d'Alain Pigeard aux éditions Curandera
Tradition magazine Hors série n°23 L'artillerie napoléonienne et le génie d'Alain Pigeard