Bonjour
fantassin a écrit :J'ai vu dans pas mal de règles, des bataillons/régiments/brigades, se lancer à l'assaut de batteries d'artillerie, mais je profite du sujet pour interroger les spécialistes afin de savoir si dans la réalité, en ligne ou en colonne (vraisemblablement pas en colonne au vu des données) on a des exemples où l'infanterie (pas la cavalerie) attaque des batteries ?
Non.
Non, il n'y a pas d'exemple.
Même la cavalerie craignait l'artillerie.
Il faut lire le récit de l'« exploit » de Sénarmont à Friedland, c'est édifiant. Même la cavalerie de la garde russe a été massacrée et refoulée.
Ce sont les tirailleurs qui attaquaient l'artillerie au feu, soutenus par une unité en ligne 300 pas derrière eux.
À Aspern-Essling, à la fin de la journée, les tirailleurs de la Vieille Garde feront reculer les pièces autrichiennes (vraisemblablement de calibre 3).
La cavalerie attaquait aussi en fourrageurs de flanc ou mieux, comme c'est conseillé par un officier, par l'arrière !
La cavalerie chargeait très, très rarement à fond.
Le régiment de chasseurs à cheval de Marbot, en 1812, a chargé une batterie de 12 russe, au petit matin… mais la compagnie d'élite placée par Oudinot (de mémoire) au centre a été anéantie par une décharge de mitraille car des cosaques ont eu le temps de prévenir les artilleurs. Ceux-ci sont morts sur leurs pièces, ils n'ont eu le temps de tirer qu'une fois, les pièces étaient chargées et les lances à feu allumées depuis la veille.
Les grenadiers à cheval de la garde l'ont fait à Eylau avec les circonstances particulières dues à la météo, ils ne sont pas tous morts.
Ils l'ont fait à Waterloo (contre la batterie de Cavalié Mercer), ils sont tous morts.
Regardez les plans d'époque, les vrais plans, ceux dessinés par des cartographes-géographes de l'armée donc contemporains : vous verrez deux lignes de tirailleurs entre les unités en ordre serré et des grands espaces vides devant les batteries.
Il faut jouer à Silex & Baïonnette !
Adj_Rohan a écrit :Il me semblait que l'idée était d'avancer le plus vite (pour recevoir le moins de tir possible) et de se jeter au sol lors des tirs.
Alors réalité ou mythe ?
L'idée est de se mettre en tirailleurs en ordre étendu avec plusieurs pas (jusqu'à une dizaine ou plus) entre chaque file de deux (on dirait binôme de nos jours).
Et, oui, les tirailleurs s'allongeaient, par exemple pour laisser passer une charge de cuirassiers !
Les artilleurs ne tiraient pas sur les tirailleurs, surtout s'ils étaient en ordre étendu, c'était du gaspillage de munitions.
Il y avait plusieurs solutions : ils reculaient ; un escadron en fourrageur (ou non) chargeait les tirailleurs ; de l'infanterie (en tirailleurs ou non) était envoyée contre les tirailleurs.
Les Vendéens se couchaient aussi, d'où le nombre très important de canons capturés aux Bleus.