Siaba a écrit :À mes débuts en reconstitution, j'ai été admiratif envers les soldats de l'époque qui tiraient trois coups à la minute… maintenant, je pense que c'était une sorte d'idéal à atteindre et que, même les soldats de l'époque en étaient loin.
Donc gros, gros doute concernant cette fameuse cadence de trois tirs par minute…
Je respecte ton opinion, mais, franchement, comment savoir s'il tirait 3 coups par minute ou non ?
En effectuant l'entraînement des soldats de l'époque ?
En manœuvrant du matin au soir pendant au moins trois mois, en répétant les mêmes gestes inlassablement jusqu'à la perfection dans l'automatisme, demandée par le sergent instructeur ?
Et les astuces des Anciens pour améliorer la rapidité (mais qui diminuaient la portée) ?
- la lumière agrandie pour que la poudre aille directement du canon au bassinet (fermé) ce qui éliminait déjà quelques manipulations,
- la balle mise directement sans l'enveloppe en papier qui sert normalement de bourre,
- le coup de crosse donné contre le sol pour faire descendre la balle (qui n'allait peut-être pas jusqu'au fond).
La Garde procédait ainsi et un officier anglais présent à Waterloo, dit bien qu'il n'avait jamais vu ses soldats tomber aussi vite !
La portée était moindre, certes, mais la Garde s'approchait suffisamment près, pour « compenser » ce manque de portée et comme les soldats de la Garde sont des Anciens issus du rang on peut penser que ces pratiques existaient aussi dans la Ligne.
Mais tout ceci est juste mon opinion forgée par mes lectures.
Pour moi, ce qui compte, c'est la volonté de rester face à l'ennemi !
Les Russes n'étaient peut-être pas des bons tireurs mais ils restaient sous le feu et prenaient le temps de charger leurs fusils.
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En ce qui concerne l'effet d'une salve il y a l'exemple donné par George Nafziger dans « Imperial Bayonets », page 33 pour ceux qui le possèdent (les anglophiles pourront me corriger).
À la bataille de Göhrde, 16 septembre 1813, le bataillon de Brème-Verden, milice hanovrienne, a affronté un bataillon de la brigade Pécheux.
Les Français étaient des conscrits avec plusieurs mois de service (donc disciplinés et entraînés au tir) mais c'était leur premier combat (donc pas aguerris).
Soixante-six (66) fusils français (100 hommes sur 3 rangs ?) ont tiré une (ou deux ?) salve(s) à une distance de 60 à 80 pas soit
39 à 52 mètres et ont infligé 27 (30 ?) pertes aux Hanovriens.
Donc, et s'il n'y a eu qu'une salve, à environ 40 mètres, 40% des balles ont touché.
Ce qui s'approche des 40% à 100 pas (65 mètres) du test de 1763 que j'ai cité précédemment.