On touche là à LA PROBLEMATIQUE de la période napoléonienne : c'est tout sauf simple et les avis sont presque aussi nombreux que les pratiques
Loin de moi l'idée de polémiquer avec J.-Ph. qui n'a pas tort, tout simplement parce que les règles doivent se satisfaire de certaines abstractions. Et selon les règles et les connaissances de leur auteur, ces abstractions sont plus ou moins importantes.
Ainsi il est communément admis par exemple que l'infanterie française se formait sur 3 rangs et l'infanterie anglaise sur 2 rangs et c'est tout
Mais en réalité nous avons bien là une "abstraction". Voilà des exemples que je tire de l'érudition de Thierry M. en la matière, et qu'il soutient documents à l'appui :
- La ligne anglaise ne se formera sur 2 rangs, "théoriquement" et systématiquement, qu'a partir de 1809. La légère quant à elle a toujours été sur 2 rangs. Mais avec des effectifs importants ou dans certaines circonstances les rangs pouvaient même aller jusqu'à 4 !
- Les français entre octobre 1813 et l'année 1814 doivent, par décret de novembre 1813, se former sur 2 rangs au lieu des 3 "théoriques". Ce sera appliqué progressivement sur les différents fronts en commençant par les troupes en Allemagne.
Plus complexe encore : le 3ème rang des bataillons autrichiens pouvaient se doubler pour former des pelotons supplémentaires qui se plaçaient soit sur le côté de chaque extrémité d'une ligne, soit en colonne derrière chaque extrémité, ou agissaient en tirailleurs en avant du bataillon. Pouf ! Voilà un bataillon qui passe de 3 à 2 rangs
De plus les effectifs jouaient également sur le nombre de rangs. Tout était fait pour maintenir au maximum la longueur du front d'un bataillon. De ce fait les hommes du 3ème rang remplaçaient leurs camarades des 1er et 2ème rangs ayant été mis hors combat.
Ça vous semble compliqué et difficilement applicable sur nos tables de jeu
Attendez de savoir que pour manœuvrer il était impératif que les pelotons occupent le même front. Donc on prélevait dans les pelotons les plus nombreux des hommes qui rejoignaient les pelotons les moins nombreux afin d'égaliser le tout