Bonjour ESMBEL
ESMBEL a écrit :J'ai trouvé quelques éléments de réponse dans le HS n°19 de « Tradition Magazine » consacré à l'infanterie napoléonienne…
Oui, des articles « alimentaires » de Monsieur Pigeard, basés sur le règlement de 1791 et comportant malheureusement quelques erreurs, comme, au hasard, des bataillons à 10 pelotons par adjonction d'un 8
e peloton de fusiliers alors qu'il n'y en avait que 7 puisque l'un d'eux avait été transformé en peloton de voltigeurs, ou bien des « erreurs » de mise en page, comme le croquis en haut de la page 69 où les bataillons nous font face alors que dans tous les autres croquis ils nous tournent le dos (pour information, le 5
e bataillon n'a pas de fanion parce que c'est le bataillon de dépôt, déjà dit sur ce forum).
ESMBEL a écrit :Et du côté de nos chers ennemis, as-tu des pistes ?
Bon, il ne faut pas se leurrer, il n'y a pas 36 façons de se battre, il n'y en a qu'une : en ligne !
Et c'est valable pour toutes les époques. Pour celle qui nous concerne ici, on arrive à la fin de la période de l'ordre serré.
Depuis l'introduction de l'arquebuse, le nombre de rangs a diminué en parallèle de l'augmentation de l'efficacité des armes à feu ; de 12 rangs ou plus, on est passé à 2 ou 3 rangs avec des lignes de tirailleurs de plus en plus fréquentes et fournies, il n'y a qu'à regarder les plans du livre de H.T. Siborne « Waterloo, Les lettres anglaises » : le front de chaque armée est constitué par une ligne continue de tirailleurs !
Les Nations se copient les unes les autres en fonction des avancées de chacune, je dirais que les premiers à être copiés ont été les Suédois, puis les Hollandais, les Prussiens de Frédéric le Grand et enfin les Français (la colonne à la Guibert).
ESMBEL a écrit :Ma demande était plus centrée sur la disposition des bataillons les uns par rapport aux autres… et j'aurais voulu savoir si d'autres organisations était possible entre bataillons.
Dans un régiment les bataillons sont, en théorie, placé de droite à gauche (face à l'ennemi) dans l'ordre de préséance – d'Honneur, habituel, à savoir : le 1
er bataillon, puis le 2
e, puis le 3
e, etc.
Je suis très étonné de voir sur le croquis en bas de la page 67, les bataillons du 2
e régiment placé à chaque extrémité de la brigade ? ! Le colonel va avoir du mal à diriger son régiment !
De même, j'aimerais bien savoir où Monsieur Pigeard a trouvé la disposition adoptée par les bataillons des croquis de la page 68 ? La fameuse colonne d'attaque avec les compagnies d'élite sur les flancs, elle avait un grand succès dans la règle « Les Aigles » ! En plus, il nous la donne avec 6 pelotons de fusiliers et les deux pelotons d'élite, soit 8 pelotons !
J'ai beaucoup cherché cette formation dans les règlements d'époque, mais je ne l'ai jamais trouvée !
Dans la brigade le 1
er régiment est à droite, le 2
e à sa gauche, etc.
Nécessité faisant loi, les circonstances peuvent amener les bataillons et/ou les régiments à ne pas respecter leurs positions « normales » (voir dans « Waterloo, Les lettres anglaises »).
De mémoire, il me semble que la plupart des Nations disposaient des régiments, voire des brigades entières, en ligne, un autre régiment ou une autre brigade assurant le soutien 300 pas en arrière.
Les Français procédaient différemment : il y avait souvent un (ou deux) bataillon(s) en réserve derrière l'autre (ou le reste du régiment), ceci donnait au colonel la possibilité de gérer son régiment si le général de brigade n'était pas en mesure de le faire (c'est pour ça que j'ai introduit les colonels dans S&B).
Les Français avaient mis au point l'ordre mixte : un bataillon en ligne, l'autre en colonne (de peloton, d'attaque ou de division) fermée serrée en masse, semi-ouvert ou ouvert, ou bien un régiment ligne et un autre en colonne, les lignes et les colonnes pouvant s'intercaler ou bien les colonnes être sur les flancs ou plus ou moins en arrière, etc.
Je n'ai pas retrouvé toute la documentation que je sais posséder à ce sujet, mais tu pourras lire « Imperial Bayonets » de George Nafziger avec profit.
Les armées formaient un front continu plus ou moins rectiligne en fonction du terrain (obstacles, lignes de crête, etc.)
Une unité n'avançait jamais seule sinon elle était vouée à la destruction (concentration des feux des tirailleurs et de l'artillerie, attaques de flanc).
Quand un régiment ou une brigade devait avancer, le colonel ou le général de brigade se mettait à la tête d'un bataillon qui devenait le « bataillon » directeur, les commandants des bataillons situés à côté du bataillon directeur devaient écouter les commandements donnés à ce bataillon et les répercuter à leur bataillon, les commandants des bataillons suivants dans la ligne faisaient de même ; ainsi le colonel ou le général de brigade emmenait toute sa ligne de bataille, soit 2, 4, 6, 10 ou plus bataillons, comme un seul bataillon.
La ligne de bataille pouvait simplement avancer tout droit mais aussi avancer en oblique, tourner, reculer, passer en carré (même si la cavalerie ne menaçait pas tous les bataillons), etc.
La ligne de bataille est constituée des bataillons sous les ordres du colonel, du brigadier (général de brigade) ou du divisionnaire (général de division), peu importe la formation de ces bataillons.
Bon, j'arrête là !
Désires-tu connaître d'autres « détails » ?
Cordialement,
Thierry.