Je pense que vous faites fausse route sur le sujet.
Toutes les armées du monde, depuis la nuit des temps, heu depuis la légion romaine en fait, éditent, ou ont édicté, de magnifiques règlements concernant le mouvement des troupes. La notre n'y échappe pas, même dans sa composante la plus moderne.
Ancien sous-off, j'ai eu l'immense privilège de pouvoir étudier dans sa longueur, largeur et hauteur le magnifique règlement TTA150 (TouTes Armes Modèle 150), la bible du sous-officier. Vous seriez sidérés de constater la difficulté technique sous laquelle est envisagée un exercice si simple d'apparence que l'ordre serré. Les plus vieux d'entre-vous comprendrons...
Enfin bref, toutes les possibilités de déplacements sont prises en compte, que ce soit à pieds comme en véhicule, de manière autonome (ou presque), comme en unité constituée. Toute une intelligence militaire (je ne fais pas de vilain de jeu de mots) finement distillée d'après une longue expérience pluri-centenaire. Et bien, à part sur la place d'arme ou sur les Champs-Elysées le 14 juillet, toute cette théorie part en couille dès que l'on met les pieds dans le monde réel. Rien ne fonctionne comme dans le manuel. On s'en approche plus ou moins, souvent moins d'ailleurs. Le terrain est contre nous, la météo aussi, sans compter les aléas, les hésitations, et bien sûr, l'ennemi qui se débrouille toujours pour vous empêcher de réaliser vous actions selon le manuel (à croire qu'il l'a lu, le salopard !

).
Vous ne me croiriez pas si je vous disais que le moindre champs recèle comme obstacles cachés et comme difficultés de franchissement. A 40 gus en ligne, même espacés comme le veut la guerre moderne, on est toujours obligé de ralentir pour attendre les autres et garder la formation, alors je ne vous dit pas pour 600.
Le déplacement: imaginer le pire, et vous ne serez pas loin.
Personnellement, pour 100m (sur route), je fais 67 (double-)pas, à la vitesse moyenne de 68 (double-)pas minute. Bien entendu, en début de marche, et moyennement chargé.....