Arménie : Le chemin de croix du premier État chrétien.

L'Arménie et les pays limitrophes, carte journal La Croix, DR.
L'Arménie actuelle est un petit État du Caucase au territoire accidenté et enclavé, dominé de partout ou presque par le mont Ararat (5000 mètres, dans la Turquie voisine).
C'est sur ce mont que, selon la tradition, se serait échouée l'arche de Noé.
Le pays couvre aujourd'hui 30 000 km2 (la superficie de la Belgique ou de la Bretagne).
Il est beaucoup plus étriqué que l'Arménie historique, laquelle s'étendait sur des terres aujourd'hui turques et iraniennes.
Sa population s'élève à trois millions d'habitants.
Elle décline du fait de la dénatalité et de l'émigration.
Mais il s'y ajoute une diaspora au moins deux fois plus nombreuse (Russie, États-Unis, Iran, France...).
Victime au cours des siècles de nombreux drames, l’Arménie est revenue depuis 2020 sur le devant de la scène dans le cadre d'une nouvelle guerre avec sa voisine, l'Azerbaïdjan, la guerre de trop...
Isabelle Grégor, avec la contribution d'André Larané
https://youtu.be/xums_KHP5mk
Histoire du peuplement de l'Arménie.
Depuis le Déluge
« Le septième mois, le dix-septième jour du mois, l’arche s’arrêta sur les montagnes d’Ararat » (Genèse). Quel honneur pour cette région perdue aux confins orientaux de l'Europe, entre mer Noire et mer Caspienne ! Si l'on n'est pas vraiment sûr que Noé descendit de son arche dans les territoires de l’ancienne Arménie, on sait sans aucun doute que des peuples y avaient élu domicile dès le Paléolithique, et s'y trouvèrent particulièrement bien puisqu'ils y prospérèrent.

Chaussure Areni-1, 5500 av. J.-C., Erevan, musée d'Histoire de l'Arménie.
On a d'ailleurs retrouvé dans le sud du pays actuel la plus vieille chaussure de l'humanité, parfaitement conservée malgré ses 5 500 ans.
Mais c'est plus à l'est, autour du lac de Van (en Turquie), que se développa à partir du IXe siècle av. J.-C. un premier royaume, dit d'Ourartou, avec une civilisation avancée pourvue d'une écriture, de forteresses, d'un système d'irrigation et d'artisans travaillant avec talent l'or, l'argent et le bronze.
Le territoire est ensuite occupé par des Indo-Européens, sans doute une des tribus thraco-phrygiennes arrivées des Balkans en Asie Mineure vers 1200 av. J.-C., à l'époque de la guerre de Troie !
Ils absorbent le royaume d'Ouratou et imposent leur langue.
Ces nouveaux-venus donnent au pays son nom actuel, Haïastan.
Eux-mêmes s'appellent Haï.
Selon un mythe fondateur, ils disent descendre de Haïk, arrière-petit-fils de Noé par Japhet.
Il aurait régné dans la région après avoir vaincu le roi de Babylone Bel !
L'Haïastan, dénommé Arménie par les étrangers, passe sous la domination des Mèdes puis des Perses.
Ainsi en est-il fait mention comme de la treizième satrapie perse sur la stèle de Béhistun à la gloire de Darius Ier.
Le pays est plus tard conquis par Alexandre le Grand et tombe après sa mort sous l'emprise de la dynastie séleucide.
En 189 av. J.-C., Artaxias et Zariadris, deux généraux du souverain séleucide Antiochos III, fondent respectivement les royaumes de Petite et Grande Arménie.

Tigrane II le Grand, roi d'Arménie (vers 140 av. J.-C. ; 55 av. J.-C.)
La Petite Arménie est conquise par les Romains cependant que la Grande, neuf fois plus étendue que le pays actuel, conserve son indépendance autour de sa capitale Artaxate, aujourd'hui Artachat, près d'Érévan.
Elle s’étend de la Méditerranée à la Caspienne.
Vers 90 av. J.-C., le roi Tigrane le Grand, lié à la dynastie parthe des Arsacides, refait l'unité de l'Arménie et forme un éphémère empire en haute Mésopotamie, entre les Parthes et les Romains.
Ce succès est éphémère. En 66 av. J.-C., Tigrane II doit faire allégeance à Rome.
L'Arménie devient vassale de Rome tout en conservant sa culture.
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